Avec ce deuxième volume de La Maison cinéma et le monde s’amorce la publication des années Libé de Serge Daney. Nommé en 1981 responsable du Service cinéma d’un journal qui change alors de formule, il quitte la rédaction en chef des Cahiers afin de se consacrer totalement à l’écriture au quotidien. Pour reprendre une expression propre au tennis qu’il aimait tant, il peut désormais « monter au filet » et répondre chaque jour aux films qui sortent en salle comme à ceux qu’il revoit à la télévision, au « cinéma voyagé » qu’il couvre dans les festivals comme aux...
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Avec ce deuxième volume de La Maison cinéma et le monde s’amorce la publication des années Libé de Serge Daney. Nommé en 1981 responsable du Service cinéma d’un journal qui change alors de formule, il quitte la rédaction en chef des Cahiers afin de se consacrer totalement à l’écriture au quotidien. Pour reprendre une expression propre au tennis qu’il aimait tant, il peut désormais « monter au filet » et répondre chaque jour aux films qui sortent en salle comme à ceux qu’il revoit à la télévision, au « cinéma voyagé » qu’il couvre dans les festivals comme aux lieux qu’il découvre par la même occasion. À Libération sa passion de l’image n’a d’égale que celle d’une réalité, géographique, politique, sociale, qu’il ne côtoyait jusqu’ici que dans les intermittences de l’écriture. Le cinéma et le monde se font ainsi pleinement écho. Que ce soit à propos des sports, de la publicité ou des médias en général, Serge Daney donne enfin toute la mesure de son extraordinaire intelligence critique en multipliant, dans les colonnes du journal, les angles d’attaque et les partis pris mais en le faisant toujours du seul point de vue du cinéma, selon cette double éthique du bien-voir et du bien-dire qui porte sa signature, si immédiatement reconnaissable, et dont tous ses articles, même les plus modestes, même les plus anecdotiques, gardent l’inaltérable empreinte.
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Il y a du Barthes chez Daney. Une forme de pensée originale et claire les rapproche, le goût du « cliché » perverti, un plaisir à pointer des signes pour en extraire de larges pistes de réflexion. […] on reste frappé par le brio, l’esprit de synthèse foudroyant et l’humour mordant de ces articles, leçons de journalisme alerte autant que critique visionnaire.
Jacques Morice, Télérama, 1er janvier 2003
Ces quelques mille pages recèlent d’innombrables pépites, faciles à localiser grâce à l’index très complet. Ensemble, elles dessinent l’architecture d’une pensée qui va ensuite se déployer dans tout le champ du visible, avec une pertinence et une subtilité exceptionnelles.
Jean-Michel Frodon, Le Monde, 20 décembre 2002
Moment crucial où de cinématographique jusqu’alors, l’image se met aussi au service (aux sévices) de nombreux autres supports : télévision, musique, politique, publicité… C’est au prisme de cette expérience-là (le passage d’un cinéphile des plus rigoristes de la scène théorétique à un journal national lui-même en pleine mutation) qu’il faut lire ces pages puisque, aussi bien, c’est une autre facette du talent de l’auteur qui émerge.
Frédéric Grolleau, lidealiste.com