Opérations est un nouveau tome des écrits autobiographiques de Hubert Lucot. Et comme dans chacun de ses livres il y mêle l’intime et l’universel, la guerre, les guerres qui agitent le monde aujourd’hui et les souvenirs de tous les âges de sa vie familiaux, amoureux, amicaux. La politique, ce qu’elle lui inspire de colère et de dégoût, est peut-être ici plus présente que dans d’autres de ses textes, d’où le titre. Mais on reconnaîtra la même phrase toujours, ces manières de ralentis, puis d’accélérés et de syncope qui lui permettent d’attraper, comme saisis dans leur temps propre, les événements les plus...
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Opérations est un nouveau tome des écrits autobiographiques de Hubert Lucot. Et comme dans chacun de ses livres il y mêle l’intime et l’universel, la guerre, les guerres qui agitent le monde aujourd’hui et les souvenirs de tous les âges de sa vie familiaux, amoureux, amicaux. La politique, ce qu’elle lui inspire de colère et de dégoût, est peut-être ici plus présente que dans d’autres de ses textes, d’où le titre. Mais on reconnaîtra la même phrase toujours, ces manières de ralentis, puis d’accélérés et de syncope qui lui permettent d’attraper, comme saisis dans leur temps propre, les événements les plus contradictoires, de l’effondrement du World Trade Center à une marche dans le Paris automnal, permanent et si changeant.
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Autobiographie éclatée, dérives urbaines, épiphanies matérielles, considérations métaphysiques, brèves de comptoir, art d’être grand-père à l’âge de l’internet, Opérations tisse la vie courante au monde comme il va : une maille à l’endroit une maille à l’envers. On y passe d’un épluche-légumes à la géopolitique, d’une visite chez Darty au principe d’incertitude. Lucot traverse l’espace-temps sur la plate-forme d’un autobus parisien ou dans un TGV et on ne sait jamais trop à quel millénaire il va descendre. Il a tour à tour 7, 18 ou 67 ans. Il bricole ses textes, découpe le monde, colle des blocs de mémoire. C’est le livre d’un philosophe sensualiste et d’un flâneur impénitent.
Jean-Didier Wagneur, Libération, 19 juin 2003
Au final, on tient le journal d’une année, et pour ainsi dire toute une vie, un livre troublant par sa manière de mêler l’intime au collectif, un livre « sensuel et tragique comme les précédents », riche d’une matière maigre distribuée en « triangles assemblant le présent, les passés, et l’actuel ». Un livre kaléidoscopique, dans lequel il fait bon s’installer (on aimerait y prendre ses aises, y demeurer plus longtemps), et qui présente parfois des constats plus amers : « J’ai accompli une œuvre sans absolu – une œuvre relative – et sans public ».
Didier Garcia, Le Matricule des Anges, juillet-septembre 2003
Application mathématique d’un regard télescopique qui scrute et compose l’époque, l’écriture d’Hubert Lucot est vive, hachée et fragmentée, elle fait image et curieusement colorise notre conscience.
Marie de Brugerolles, artpress, juin 2003