Film noir
René Belletto
Film noir (1980) est le quatrième livre de René Belletto et précède la série des romans inaugurée par Le Revenant. Tandis que Livre d’histoire, publié deux ans avant Film noir, tentait une quête de l’unité qui serait derrière toutes choses (unité de toute façon hors d’atteinte, toujours dissimulée par on ne sait quel « Film noir »…) en racontant une multiplicité d’histoires, Film noir, dans le même but, s’acharne sur la même histoire et la raconte trois fois sous des formes radicalement différentes.
Curieusement, ce livre, qui pourrait sembler un ouvrage...
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Film noir (1980) est le quatrième livre de René Belletto et précède la série des romans inaugurée par Le Revenant. Tandis que Livre d’histoire, publié deux ans avant Film noir, tentait une quête de l’unité qui serait derrière toutes choses (unité de toute façon hors d’atteinte, toujours dissimulée par on ne sait quel « Film noir »…) en racontant une multiplicité d’histoires, Film noir, dans le même but, s’acharne sur la même histoire et la raconte trois fois sous des formes radicalement différentes.
Curieusement, ce livre, qui pourrait sembler un ouvrage de la maturité d’un auteur « d’avant-garde », peut finir par être perçu comme le discours à la fois balbutiant et rigoureusement structuré d’un enfant surdoué s’effrayant de la vie à venir, dans laquelle il tentera pourtant de se jeter avec Le Revenant – dont le titre montre bien que la partie n’est pas gagnée… (Sans parler de L’Enfer, de Mourir, de Hors la loi…)
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La presse
Trois textes composent cet écrit. Chacun à sa manière traite de ce que l’on suppose être l’élaboration d’un film sur un roman en train de s’écrire. Le premier est un préambule énigmatique où, dans le jaillissement des images et des bribes de récit qui viennent « noircir sa plaque cérébrale », l’écrivain examine -semble-t-il- les « mille possibles » de l’ébranlement créateur. La clarté apparente du second, un script de film où l’auteur supposé expose le scénario finalement choisi, se révèle très vite un leurre de par sa complication absurde et délibérée. Le troisième texte reprend la frénésie du premier, qu’il pousse cette fois jusqu’à la dislocation des structures syntaxiques et des mots. Dans cette insolente distorsion des vocables où s’abolissent les images et le sens, l’auteur (Hors la loi, NB mai 2017) tire à l’évidence une dernière salve mystificatrice. L’ensemble s’impose dès lors comme une jonglerie stylistique d’une stupéfiante singularité, mais dont l’interprétation reste forcément aléatoire puisque sciemment mise hors de portée du commun des lecteurs.
Notes bibliographiques, janvier 2012