Quelle terreur en nous ne veut pas finir ?
Frédéric Boyer
Le fait d’être humain ne procède pas uniquement de nous-mêmes, comme le fait d’être d’une culture, d’une histoire ne procède pas d’un seul autre, ou d’un seul semblable, mais de l’ensemble des autres, de tous les semblables, et plus loin encore de l’autre à venir, du dissemblable, de l’étranger, de l’autre culture, de l’autre histoire. Où et comment se pose la question de l’honneur à cet instant ? N’est-ce pas à cette pliure que fait courir à l’espèce le mépris, l’incompréhension, le refus de l’autre ?
Aujourd’hui nous devons faire face. Et savoir d’instinct, savoir sans le...
Voir tout le résumé du livre ↓
Le fait d’être humain ne procède pas uniquement de nous-mêmes, comme le fait d’être d’une culture, d’une histoire ne procède pas d’un seul autre, ou d’un seul semblable, mais de l’ensemble des autres, de tous les semblables, et plus loin encore de l’autre à venir, du dissemblable, de l’étranger, de l’autre culture, de l’autre histoire. Où et comment se pose la question de l’honneur à cet instant ? N’est-ce pas à cette pliure que fait courir à l’espèce le mépris, l’incompréhension, le refus de l’autre ?
Aujourd’hui nous devons faire face. Et savoir d’instinct, savoir sans le comprendre que la seule force, la seule valeur, la seule dignité, c’est de ne pas comprendre si comprendre nous fait renoncer à l’amour de l’autre. Voilà ce qui fonde, voilà ce qui fait la légitimité non seulement d’une existence mais de toute communauté.
Réduire le résumé du livre ↑
Feuilleter ce livre en ligne
Traductions
Italie : Sanpino
La presse
« Comment justifier que nos existences puissent se dérouler hors d’atteinte de la souffrance d’autrui et du prisme, même ambigu, de la compassion ? » Frédéric Boyer nous livre une harangue dérangeante, inquiète, excessive, compulsive, emportée, déclamée. Bref, le cri d’un homme qui ne supporte plus l’indifférence mondialisée stigmatisée par le Pape. Et surtout les « bonnes » raisons que chacun se donne pour tolérer, expliquer, justifier même les mises à l’écart de « cette très étrange présence humaine » qui appelle pourtant à nous transformer radicalement, étrangers que nous sommes à nous-mêmes, déplacés, errants, fragmentés. Pour grandir, nous « agrandir », il faut nous défaire de notre propre histoire sans pour autant l’oublier, comprendre l’Autre sans pour autant l’englober (Levinas), nous préparer à la multiplicité sans pour autant nier nos différences ni les sacraliser. Sont convoqués les Prophètes, le Christ, Saint-Augustin, Wittgenstein, Shakespeare et d’autres.
Quelle terreur en nous ne veut pas finir? comme le Plaidoyer pour la fraternité de Abdennour Bidar (Albin Michel, 2015) nous rappellent fort à propos que la laïcité à tout à gagner à s’appuyer sur l’apport des grandes traditions spirituelles en matière « de sens, de partage et d’espérance » (A. Bidar)
Antoine Corman, Etudes, mai 2015