Les logaèdres sont les mots, mais non-alphabétisés, non domestiqués et alignés et au repos, comme dans le dictionnaire… où ils sont sages comme les animaux du Cirque rassemblés alphabétiquement et paisiblement visibles à l’entracte dans la ménagerie. Les logaèdres sont plutôt les mots volants de Valère Novarina.
Les mots, ici, sont un peu considérés comme des oiseaux mathématiques : le logaèdre semble de la famille du gypaète et proche du logarithme…
Les mots comme des corps physiques – (de la famille des polyèdres) – reposant sur une base (très instable !) ou utilisés librement comme...
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Les logaèdres sont les mots, mais non-alphabétisés, non domestiqués et alignés et au repos, comme dans le dictionnaire… où ils sont sages comme les animaux du Cirque rassemblés alphabétiquement et paisiblement visibles à l’entracte dans la ménagerie. Les logaèdres sont plutôt les mots volants de Valère Novarina.
Les mots, ici, sont un peu considérés comme des oiseaux mathématiques : le logaèdre semble de la famille du gypaète et proche du logarithme…
Les mots comme des corps physiques – (de la famille des polyèdres) – reposant sur une base (très instable !) ou utilisés librement comme les projectiles qu’on a sous la main.
Les mots dans l’espace : in situ.
Car les mots sont toujours, TOUJOURS dans l’espace (jamais dans un espace purement mental) ; toujours dans l’espace – que ce soit l’espace de la page, l’espace de la scène, ou l’espace étrange et quotidien où s’échangent des mots, se projettent des mots, se lancent des mots les parlants.
Jusqu’ici Valère Novarina avait toujours séparé ses mots écrits en deux groupes : ceux qui devaient apparaître prononcés sur la scène (ou dans le théâtre mental de la lecture) – et d’autre part, en face, les mots de la réflexion, ou plutôt de la « rumination théorique » : interrogation perpétuelle, lancinante, sur la langage, l’espace, le langage, l’espace, le langage… réponse jamais donnée à l’Adamique interrogation :
– D’où vient qu’on parle ? que la viande s’exprime ?
Avec Observez les Logaedres !, point de frontière entre l’écriture fictive (la fiction étant de faire semblant d’être un être humain) et la pensée, ou théorie, ou réflexion !
Le mot logaèdre tient TOUT à la même distance de l’observateur qui ne se rendra pas compte s’il a affaire à de la fiction pensante ou à de la poésie didactique.
Ce livre tourne autour cette interrogation, et même ; il s’y enferre : en quoi la littérature diffère-t-elle de la musique – en quoi le raisonnement est-il un rythme ? Sommes nous des animaux musiciens ?
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Traversée
Les livres de Valère Novarina sont sans âge. Ils tournoient en apesanteur dans une danse primitive et aérienne avec la langue et cristallisent comme un hymne aux mots ou... aux logaèdres ("mots, non alphabetisés, non domestiqués et alignés et au repos dans un dictionnaire"). Observez les logaèdres ! se déploie en un long poème spéculatif entre réflexion sur le langage ("Une pierre vide"), description d’une visite aux Sacri Monti ("Le deséquilibre spirituel") et pièce de théâtre ("Vrai sang").
Le Monde, 27 juin 2014