Bernard Faucon est né en Provence en 1950. Il fut l’un des premiers artistes à explorer, à partir de 1976, l’univers de la mise en scène photographique. Ses sept séries : Les Grandes Vacances, Évolution probable du temps, Les Chambres d’amour, Les Chambres d’or, Les Idoles et Les Sacrifices, Les Écritures, La Fin de l’image ont été exposées dans le monde entier, notamment chez Léo Castelli à New-York, Agathe Gaillard et Yvon Lambert à Paris.
En 1995, Bernard Faucon décide de suspendre sa production personnelle d’images.
« La fin de l’image n’exprime pas seulement mon désenchantement personnel, la fin de ma propre histoire avec les images, mais aussi une sorte de...
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Bernard Faucon est né en Provence en 1950. Il fut l’un des premiers artistes à explorer, à partir de 1976, l’univers de la mise en scène photographique. Ses sept séries : Les Grandes Vacances, Évolution probable du temps, Les Chambres d’amour, Les Chambres d’or, Les Idoles et Les Sacrifices, Les Écritures, La Fin de l’image ont été exposées dans le monde entier, notamment chez Léo Castelli à New-York, Agathe Gaillard et Yvon Lambert à Paris.
En 1995, Bernard Faucon décide de suspendre sa production personnelle d’images.
« La fin de l’image n’exprime pas seulement mon désenchantement personnel, la fin de ma propre histoire avec les images, mais aussi une sorte de révolte.
L’image, c’est la manière d’actualiser le monde la plus directe et la plus efficace, donc une expression fragile, un compromis ambigu avec les facilités du temps : la sensibilité, le goût particulier d’une époque pour les apparences. Quand la nécessité personnelle est contaminée par d’autres nécessités, l’équilibre se rompt, les images se vident.
Je ne vois pas, aujourd’hui, une seule image dont l’origine me surprenne, une seule qui renouvelle mon regard, toutes les images me semblent vieilles. Elles répondent aux mêmes critères émotionnels et esthétiques : cadrages tout faits, fausses fraîcheurs, fausses surprises et disparaissent dans la grande toile de fond publicitaire. L’image a perdu cette part d’ombre (d’ignorance) sans laquelle il n’y a ni au-delà, ni art.
Mes images étaient des pièges, des dispositifs, des ruses pour attraper un peu de vérité. Par le calcul et les artifices de l’art, ouvrir des fenêtres sur des bonheurs, des paradis perdus... sans être dupes !
Mes images n’étaient pas des leurres. Comment le marketing, cette guerre des leurres, a-t-il pu pervertir, à ce point, le champ de l’image ? Comment a-t-on pu jouir un moment de ce privilège d’être un artiste et de produire des images ? Je ne sais pas répondre. Débordement quantitatif ? saturation des imaginaires ? quand même le cinéma de création copie le spot publicitaire… fatalité ? l’image serait dès le départ, une concession, une pente et ne mériterait pas de finir autrement !
Quand l’image n’a plus d’autre sens que d’être belle, aux prix de n’importe quel mensonge, quand l’injonction esthétique se généralise, il s’en suit un dévoiement du beau, une dictature. Dans le tout esthétique s’immisce peu à peu le jugement moral : ce qui n’est pas beau, pas vendeur, est douteux.
Non seulement les belles images dénient ou volent le monde, mais elles le jugent : on ne punira plus que les fautes de goût. » (Bernard Faucon)
De 1997 à 2003 il réalise dans 25 pays du monde l’événement : « Le Plus Beau Jour de ma jeunesse ». Il publie en 1999 son premier recueil de textes sans image : La Peur du voyage. En 2005, une grande exposition rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie a donné lieu à la publication d’un catalogue raisonné de son œuvre par les éditions Actes Sud, en même temps qu’une exposition d’images du voyage à la Galerie Vu : Le Temps d’après. En 2009 parait un deuxième recueil d‘écrits illustrés de ces photographies : Été 2550, aux éditions Actes Sud.
Aux éditions P.O.L, avec Antonin Potoski : La plus belle route du monde