Lui
Mon cœur est à vous, je n’ai jamais cessé de vous aimer…
Elle
Ha bon ?... Je n’ai rien vu.
Lui
C’est que votre vue baisse. Ou alors c’est pire.
Elle
Puisque c’est ça, sortez le ce cœur et mettez-le sur la table. Qu’on y voit clair.
Lui
Parfait. Vous l’aurez voulu. Passez-moi ce couteau.
Elle
Tenez. Ce n’est qu’un canif. Mais il fera l’affaire.
Lui
Voilà. J’ouvre. Mais il faudrait maintenant une scie pour les côtes.
Elle
Attention ! Vous salissez le plancher ! Mais quelle horreur ! C’est une infection ! Il faut ouvrir les fenêtres ! Votre cœur pue !
Lui
Non Madame. Ce sont les poumons. Ils sont noirs. J’ai trop fumé.
Elle
Et trop bu. On me l’a dit. Vous êtes un alcoolique !
Lui
C’est vrai que je continue à fumer. Pour ce qui est de l’alcool, j’ai considérablement réduit, je vous assure !
Elle
Il va falloir arrêter. A-rrê-ter ! Vous entendez !
Lui
Ce n’est pas moi qui peut décider. C’est le poème. Sans tabac ni alcool le poème n’avance pas.
Elle
Foutaises ! si vous voulez obtenir quelque chose de moi il va falloir vous mettre au thé vert !
Lui
Tenez ! Le voilà. Au centre de votre assiette, là.
Elle
Cette saleté ? Cette infection ? Mais vous plaisantez ? Que voulez-vous que je fasse avec ça ?
Lui
Le mettre à vos pieds ! Et vite. Car bientôt Madame, plus de terre conchiée par les vivants ! Tout va cramer ! Exécutez-vous et riez ! Je veux vous entendre rire une dernière fois !